Pourquoi les bébés dorment-ils ? Les 3 bienfaits d’un sommeil de qualité.

par | Juil 14, 2023 | Sommeil

Le sommeil est une des fonctions les plus importantes de la vie des bébés tout comme l’alimentation ou encore la respiration. Le fait de bien dormir est source de nombreux bienfaits.

Nous passons tout de même près d’un tiers de notre vie à dormir. À l’âge de 80 ans, nous aurons passé environ 25 à 27 ans à être endormi ! Pourtant, le sommeil est peu connu et l’importance de bien dormir et de manière suffisante n’est pas encore bien vue et acceptée dans la société, dormir étant souvent synonyme de paresse et de non-activité/productivité. Le sommeil des adultes est important, mais celui des bébés l’est tout autant, quand on sait qu’un nouveau-né dort environ 18h par 24h.

Pourquoi dormons-nous ?

Il est tout à fait légitime de se poser cette question puisqu’en théorie, dormir nous fait perdre du temps et pouvait par le passé, augmenter le risque de se faire attaquer par un prédateur, lorsque l’on se rappelle nos origines ancestrales et notre environnement naturel. Nous éloigner de notre état de conscience nous rend vulnérables. Durant le temps que nous passons à dormir, il ne nous est pas possible de nous nourrir et de nous reproduire, alors que ces fonctions sont vraiment primordiales pour la survie de toutes espèces.

Mais alors pourquoi au cours de l’évolution, le sommeil a-t-il été conservé ? On peut facilement imaginer que si il n’était pas essentiel et utile à la survie des espèces, la sélection naturelle l’aurait certainement éliminé.

Des études ?

Longtemps considéré comme un état cérébral inactif, le sommeil reste encore aujourd’hui source de questionnements et de croyances. Les rêves, par exemple, étaient considérés comme des messages qui annonçaient l’avenir. C’est l’arrivée de la première électroencéphalographie, en 1937, qui a permis de distinguer cinq états, allant de la veille au sommeil profond. Dans les années 50, deux chercheurs américains ont découvert une phase particulière, qui ressemble à l’état d’éveil, mais qui est associé à un relâchement musculaire complet, avec un mouvement rapide des yeux. C’est Michel Jouvet qui l’appela alors le « sommeil paradoxal », phase spécifiquement liée à la construction des rêves.

Aujourd’hui encore beaucoup de réponses restent à découvrir, mais ce qui est sûr c’est que le sommeil est essentiel à notre survie. Le fait qu’il soit de bonne ou mauvaise qualité a des conséquences importantes sur la santé au quotidien.

Comme on peut l’imaginer, peu d’études ont réellement pu étudier les effets de la privation de sommeil chez l’humain. Qui voudrait participer à ce type d’étude ? Ethiquement, c’est discutable, la privation de sommeil étant tout de même utilisée comme un moyen de torture en temps de guerre.

Néanmoins, il a été possible de constater que manquer une nuit de sommeil est possible, deux est difficile et trois est quasiment impossible. Le record de privation de sommeil a été détenu en 1964 par Randy Gardner qui n’a pas dormi pendant 11 jours. Durant ces 11 jours, il a tout de même eu des épisodes de micro-sommeil, mais surtout une baisse de ses performances, de l’agressivité, une désorganisation cognitive, des troubles de la mémoire, ainsi que des troubles visuels

Premier bienfait : amélioration de la gestion des émotions et de l’humeur.

Lorsque nous sommes en manque de sommeil, c’est le sommeil paradoxal, le sommeil des rêves, celui qui permet notamment la régulation des émotions, que nous allons rogner en premier. C’est pour cela qu’alors nous avons beaucoup plus de difficultés à gérer nos émotions et nos comportements. Il en est de même pour votre tout petit : un bébé qui ne dort pas assez est généralement un bébé qui va beaucoup plus pleurer, être grognon, moins bien gérer la frustration. Bien entendu, cela va dépendre des bébés, il y a des exceptions, mais en règle générale un bébé qui ne dort pas assez va avoir beaucoup de mal à gérer son quotidien.

Chez l’enfant, plus grand, qui dort peu ou mal, il y aura aussi bien plus d’agressivité et d’irritations. Le manque de sommeil peut également se manifester de deux façons différentes, soit par un état dépressif, soit par une hyperactivité et une agitation.

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Deuxième bienfait : amélioration de la mémoire et des fonctions cognitives.

Une meilleure mémoire : le sommeil est indispensable au développement cérébral de l’enfant, il améliore la concentration, consolide les informations mémorisées pendant l’éveil et favorise l’apprentissage récent. S’endormir juste après une nouvelle tâche, améliore sa mémorisation de 30 % ! Voilà pourquoi les siestes sont tout aussi importantes que les nuits. Lorsque votre enfant fait la sieste, cela lui permet de consolider les apprentissages qu’il a effectués juste avant !

Un bon développement des circuits nerveux et une maturation cérébrale favorisée : c’est notamment pendant le sommeil paradoxal que s’effectuent ces évolutions (la quantité de sommeil paradoxal des bébés passe de 50% du temps total de sommeil à 20% chez l’adulte).

De ce fait, bien dormir va permettre de favoriser les apprentissages de votre enfant !

Troisième bienfait : maintien des équilibres hormonaux et physiologiques (croissance, immunité, maladies métaboliques) .

Le sommeil permettrait de réparer des processus physiologiques « endommagés » pendant l’éveil. C’est pour cela que nous dormons plus longtemps lors d’efforts physiques intenses, de la grossesse, de la puberté ou encore lorsque nous sommes enfant.

Il régule également la production de plusieurs hormones comme les hormones de l’appétit. Les privations chroniques de sommeil pourraient expliquer en partie l’augmentation de l’obésité. Les personnes fatiguées grignotent davantage et ont plus faim. Des études ont démontré que les risques de surpoids semblent accrus chez les enfants qui ne dorment pas assez.

Vous l’avez déjà probablement remarqué sur vous-même mais lorsque l’on dort mal on tombe plus facilement malade. Le sommeil, en plus de diminuer le risque d’hypertension artérielle, de diabète de type 2 à l’âge adulte, permet de renforcer le système immunitaire ! Un bébé qui dort bien est donc un bébé qui à moins de risque de tomber malade. La peau étant le premier rempart naturel contre les agressions extérieures, il se trouve que c’est aussi vers 1 h du matin qu’un renouvellement des cellules de celle-ci s’effectue.

Pendant le sommeil il y a enfin une production de protéines et d’hormones, notamment l’insuline et l’hormone de croissance. C’est donc sur ce temps que votre enfant grandit, notamment sur les premières heures de la nuit qui sont les plus importantes.

Conclusion

Chez le bébé et l’enfant, de bonnes qualité et quantité de sommeil sont donc indispensables pour gérer les émotions, apprendre, grandir et rester en bonne santé. Bien que vous ne puissiez pas apprendre à votre enfant à dormir (puisqu’il sait déjà le faire de façon innée), vous pouvez tout de même agir sur son environnement, entre autres, pour lui permettre d’avoir un sommeil suffisant et de qualité !

Ressources

Ferriol Caroline. (2023). Le grand guide du sommeil de mon bébé (Marabout).

Junier Héloïse. (2022). Le sommeil du jeune enfant: Pour les parents qui ne font pas leurs nuits. Dunod.

Les bienfaits du sommeil. (s. d.). Réseau Morphée. Consulté 9 avril 2023, à l’adresse https://sommeilenfant.reseau-morphee.fr/en-savoir-plus/les-bienfaits-du-sommeil/